L’Organisation internationale des migrations (OIM) a secouru la semaine dernière cinquante migrants ouest-africains, dont des femmes et des enfants, « bloqués » dans le nord désertique du Niger, près de la frontière avec la Libye, a-t-elle indiqué mardi à l’AFP.
« La plupart (des migrants) revenaient de Libye. Certains étaient en route pour la Libye mais n’avaient plus les moyens de continuer leur voyage, et ils ont sollicité notre soutien pour rentrer« , a expliqué à l’AFP Aïssatou Sy, responsable de l’Information du bureau de l’OIM à Niamey.
Les 50 migrants – dix enfants, trois femmes et trente-sept hommes « vulnérables et en détresse » – se sont retrouvés « bloqués » à Dirkou après un périple migratoire périlleux à travers le désert du Niger, précise l’organisation dans un communiqué.
On dénombre parmi eux 49 ressortissants du Nigeria et un Camerounais qui ont été acheminés par un vol humanitaire onusien à Agadez, la grande ville du nord du Niger où l’OIM dispose d’un important centre d’accueil pour migrants, souligne l’agence onusienne.
Dirkou, située dans la région d’Agadez, est un point de passage incontournable pour le trafic de migrants et une des dernières étapes pour entrer en Libye voisine, dans le but généralement de gagner ensuite l’Europe.
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Les opérations de sauvetage de migrants sont fréquentes dans le désert hostile du Sahara, surtout vers la Libye.
De nombreux migrants ouest-africains se rassemblent généralement à Agadez où se trouvent des réseaux de passeurs.
Selon les autorités de la ville, il est fréquent que des véhicules transportant des migrants tombent en panne dans le désert, ou que les passeurs se perdent ou abandonnent leurs passagers par crainte des barrages ou des patrouilles militaires. Certains migrants meurent de déshydratation.
Fin juin, dix migrants clandestins avaient été retrouvés morts, selon l’armée nigérienne qui avait découvert leurs corps sommairement enterrés dans des fosses près de Dirkou.
Dans le but de décourager les passeurs, Niamey avait pourtant voté en 2015 une loi érigeant en crime le trafic de migrants, passible de peines pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison.
Mais malgré cette mesure, des migrants empruntent « de nouvelles routes plus dangereuses » pour entrer en Libye, selon une source sécuritaire.
« Le flot de clandestins passant par ici semble a baissé, mais il n’a nullement tari », a récemment assuré à l’AFP un ex-passeur basé à Agadez.